Les tourments de Kiba . . .

Depuis le brusque rétablissement de Lothar et son discours sec à son attention, Kiba était en proie à une colère contenue. Il ne pensait pas que Lothar serait assez fou pour croire que son rétablissement était réel. Ce que Kiba lui avait fait subir dans la chapelle de Naar – un rituel de ‘malédiction’ renforcé par une torture lente – n’était pas quelque chose que l’on pouvait oublier . . . du moins, le conscient en à les capacités, quant au subconscient . . .
Lothar l’avait également déçu. Comment avait-il pu changer du tout au tout en si peu de temps ? Kiba ne voyait qu’un choc psychologique capable de telle prouesse. Ceci était complètement compréhensible. Mais il aurait à jamais des séquelles . . .

* Celui qui rencontre les Ténèbres sentira pour toujours sa marque. *

Pourtant, l’orgueil cinglant dont Lothar avait fait force lors de sa conversion avait complètement laissé Kiba pantois. Un Inquisiteur est censé être un érudit. Et bien qu'il ait une personnalité assez hautaine, il est censé comprendre ses actes et ses propos. Il est également capable de connaître la personnalité des autres, par une simple observation. Mais ce dernier ne possédait aucune de ses qualités semblait-il . . .
Il n’avait été dirigé que par sa haine contre toutes choses démoniaques, contre le nouveau Sorcier de Naar. Pour lui, un converti à Naar, un converti à l’occultisme, n’était qu’un signe de faiblesse quant à la ‘facilité’ qu’offrait cette dernière. Mais n’avait-il pas lui aussi choisi la facilité dans les actions dont il avait été le maître . . . en l’excommuniant de façon si expéditive, n’avait-il pas préféré en finir au plutôt, au lieu de se concentrer sur la véritable plaie que Kiba ressentait. Au lieu d’endiguer le fléau de Naar, il n’avait fait qu’attiser sa puissance. Kiba n’avait pas choisi Naar par faiblesse, il ne l’avait pas choisi du tout. Lothar l’avait fait pour lui. Restait à savoir pourquoi Kiba s’était convertit à Naar, et pas à autre chose ? Cette réponse se trouvait dans son passée . . . un passée que très peu connaissais.

Attila la Hune, elle, en connaissait une bonne partie. C’est sans doute la raison pour laquelle elle le comprenait, le protégeait, le chérissait.

* Tilou . . . *

Il eut soudain une envie de la voir, de l’embrasser . . . mais il se souvînt qu’elle n’était pas chez eux. Elle devait être encore à son travail. Depuis qu’elle était devenue Khanne et lui Juge, ils ne s’étaient que très peu vus. Le temps semblait défilé sans leur laisser un moment de bonheur . . .
Un voyage !
Cela devrait être un, voir le meilleur moyen pour eux de voir du pays, de rencontrer de nouvelle culture. . . ensemble, rien qu’elle et lui. Cela pourrait être la Lune de Miel qu’ils n’ont pas pris la peine de faire . . . Restait le problème de qui allait s’occuper d’Ewann . . . Il avait sa nounou, qui devrait pouvoir s’occuper de lui, pendant une période plus ou moins longue. Alors, maintenant, où iraient-ils . . . Il pourrait aller jusqu’à quelques provinces de là, vers l’Est par exemple. S’acheter une voiture ou autre . . . et partir encore plus loin.
Cela permettrait également à Kiba d’essayer d’acquérir de nouveau pouvoir dans quelques écoles de magie . . . Non cela ne doit pas être l’une des raisons de son voyage. Et pourtant, Attila finirait elle aussi par se permettre quelques plaisirs de ce genre. Mais la principale raison . . . une Lune de miel sur une île du sud . . . en évitant soigneusement l’empire Brun.
Oui, dés qu’elle rentrerait de son travail, il le lui proposerait.

[ . . . ]

Il avait passé une bonne partie de la journée à remplir et classé quelques dossiers, notamment celui de Salsifis Falsifie. Une affaire qui avait failli tourner mal, et qui était un peu à l’origine de la légère brisure au sein du clan.
Soudain, Kiba fut pris de sueur, sa tête lui fit horriblement mal. Quelque chose n’allait pas, il le sentait comme si cela était lui mais . . . oui . . . son démon, qu’il avait posté devant chez lui et Attila pour protéger la maison . . . que . . . une douleur fulgurante le traversa de par en par. Il faillit tomber dans les pommes, mais c’est dernier temps, il s’était habitué à ce genre de problème. Il se dirigea vers la salle d’eau, dans laquelle il se rafraîchit, tout en pensant à ce qui venait de se passer. Attila est-elle en danger ? Qui avait bien pu terrasser son démon aussi rapidement ? Pourquoi ? Son démon devait avoir eu une bonne raison pour se protéger comme il l’avait fait . . . Du moins il devait avoir essayer. Le contrôle que Kiba avait sur les démons qu’il invoquait était-elle, qu’il pouvait presque ressentir les sentiments du démon . . . et savoir ce qu’il faisait exactement, contre qui il se battait . . . mais là, il n’avait pas eu le temps . . . pourquoi ? Seul Attila aurait pu le terrasser aussi rapidement . . . Serait-elle responsable de la mort du démon ? Pourquoi l’aurait-elle attaqué ? Surtout qu’elle ne s’était pas contentée de le renvoyer dans son monde, mais de le détruire . . . complètement.

La porte du bureau vola presque en éclat, Attila arriva . . . elle était en panique.

Attila : "Je suis désolé, je ne sais pas ce qu’il lui a pris, mais il nous a attaqué, Ewann et moi . . . et . . . je sais pas, j’ai eu peur, j’ai été surprise . . ."

Attila ne simulait pas sa peur. Comment pouvait-elle être aussi effrayée ?
Il la pris dans ses bras, pour essayer de la calmer, de lui offrir un certain réconford.

Kiba : "Calmes toi, et expliques toi . . . qu’est ce qui s’est passé, qui t’as attaqué . . . "

A : "C’est ton démon . . . il nous attaqué . . . j’ai été surprise, je . . . je l’ai tué, je suis désolé. "

K : "Là . . . du calme, ce n’est rien . . . Mais tu n’es pas blessé ? Et Ewann ? "

A : "Si, mais ça va . . . Ewann ? Non . . . il va bien
Je suis désolé . . . "

Kiba avait observé une légère hésitation dans les propos d’Attila. Elle semblait ne pas tout lui dire, lui cacher quelque chose . . . mais quoi ?
Il ne chercha pas à la questionner. Il ne parla pas, se contentant de la tenir dans ses bras, en la berçant doucement.

[ . . . ]

Attila et lui était reparti chez eux le soir . . . Quant elle fut endormie, Kiba se leva, et sortie . . . il passa toute la nuit dehors, à réfléchir. Quelque chose semblait préoccuper Attila. Mais il ne savait pas quoi. Etait-ce en relation avec son travail ? Celui-ci devait lui prendre beaucoup de temps et de courage. Il n’arriva à aucune conclusion qu’il le satisfait.

La nuit était claire et fraîche. Il se dirigea vers la crypte. Ce lieu était pour lui l’un des endroits où il aimait se rendre à fin de se recueillir, de penser, de réfléchir. L’endroit était serein et silencieux. Que très peu de personne appréciait ou ne redoutait pas cette endroit qu’il considérait comme étant un lieu maudit.
Il finit par se rendre à l’auberge . . . puis dans son laboratoire.

Le lendemain, il passa en coup de vent au Yourte, remarquant l’absence d’Attila, avant de se rendre au bureau. Rien de nouveau depuis la veille. Il décida donc de consacrer sa journée à ses recherches, dans son laboratoire.
Il en profita pour tracer un itinéraire envisageable pour leur possible Lune de Miel.

[ . . . ]

Ce ne fut que le soir, où il retourna chez lui. Il était un peu las de sa journée. Attila était là. Il s’approcha d’elle, et l’embrassa.
.
K : "Bonjour Gente Dame . . . "

Elle se laissa embrasser, mais sans y répondre. Le baiser était . . . dénudé d’amour. Kiba la regarda. Il voulut lui dire quelque chose, mais quelqu’un tapa lourdement sur la porte. Il esquissa un sourire gêné, ne sachant comment réagir . . . avant de se diriger vers le hall d’entrée. Gabiz était là.

Gabiz : "Désolé de venir si tard, mais je voulais te demander ce que Yvan faisait encore dans ta prison."

Maintenant que le docteur y faisait allusion, il est vrai que Yvan était en prison depuis maintenant trois jours. Il aurait du être libéré aujourd’hui. Il se souvînt alors que ce dernier avait effectué deux crimes.

G : "Je voudrais t’accompagner jusqu’à la prison . . . pour arranger la liberté du détenu."

Kiba regarda le fauteuil, où Attila était assise. Mais elle n’y était plus. Il sortit, et referma la porte derrière lui. Accompagné de Gabiz, il se rendit en prison.
La suite sera gardée secrète, du moins pour le moment. Mais dans sa qualité de Juge, Kiba Taran libéra Yvan. Cette acte fut directement suivi d’un ‘rappel à l’ordre’ de la part de la Khanne Attila la Hune. Celle-ci semblait désapprouvé la liberté d’action excessive de la part de son ‘mari’, et lui demandait certains comptes.
Elle agissait de plus en plus bizarrement . . . Qu’avait-elle au juste ? Il fallait qu’ils en discutent avant que la situation ne devienne vraiment trop étouffante.

Le soir, lorsqu’il regagna son ‘nid d’amour’, il retrouva une Attila . . . furibonde.

A : "Tiens j'avais cru que tu avais oublié le chemin de la maison... En même temps après avoir passé tout le WE au comptoir... Je peux savoir ce qu'il y a ? Tu fais une tête comme un panier sans fond, tu m’adresses deux mots aujourd’hui avant de repartir sans rien dire. Sur ce tu m'excusera mais je suis fatigué, je vais me coucher."

Kiba ne savait que répondre. Elle lui reprochait beaucoup de chose. Elles étaient toutes vrai, mais elle avait le don de tout pousser à l’extrême. Avant qu’il ait pu lui dire quoique ce soit, elle pris son oreiller et une couverture et alla se coucher sur la banquette.

Il la rejoignit quelques instants plus tard, avec deux tasses de thé au goût de framboise. Il fallait qu’ils parlent . . . Elle fut réticente au début, mais finit par écouter ce que Kiba avait à dire. Il lui raconta tous les détails de ces derniers jours, ne lui cachant rien . . . ni même sa nuit qu’il passa à la crypte. Au moment où il arrivait vers la fin de son récit, Attila semblait retenir un lourd sanglot . . .